Saint Jean d’Hérans est pour l’essentiel situé sur un socle de roches sédimentaires datant du Jurassique moyen (170 ±5 Million d’année). Il s’agit d’alternance de marnes et de bancs calcaires inclinés vers l’Ouest. Au quaternaire, ces roches ont été creusées et/ou recouvertes par le Drac et par les glaciers locaux générant des moraines et des alluvions. Les roches du Jurassique affleurent maintenant en amont à la Côte Vaire vers Masserange et en aval dans les pentes rejoignant le Drac.
Les collines boisées ceinturant le plateau de Saint Jean d’Hérans au sud et à l’est (925 m au col de Laye) sont partiellement recouvertes à la Côte Vaire sur une épaisseur variant d’un mètre à quelques dizaines de mètres par une moraine moyennement imperméable (argiles sableuses, bloc, galets) datant de l’avant dernière glaciation (-130 000 ans).
Le plateau de Saint Jean d’Hérans (altitude 825 m) est constitué d’alluvions du Drac.
Lors de la dernière glaciation (-20 000 ans), le glacier de l’Isère en bloquant l’écoulement du Drac vers Sinard a provoqué un lac de barrage glaciaire : le Lac du Trièves dont la surface était située à la côte 770 m.
Ce lac profond de 200 à 230 m au niveau du plateau de Saint Jean d’Hérans a ensuite été comblé par des alluvions du Drac (argile, silt, sable, cailloutis). Cette couche épaisse est surmontée par une couche d’alluvions fluvio-lacustres très perméables (graviers, sables) d’une dizaine de mètres d’épaisseur. Enfin la couche de surface peu épaisse est composée de limon et de limon argileux. Par la suite le Drac a creusé ces alluvions et il se trouve actuellement à la côte 500 m au pont de Cognet (hameau de La Loubière)
Le lac du Trièves il y a 20 000 ans d'après un schéma extrait de www.geoglaciaire.net
Détail de la carte "Le baillage de Greysivaudan & Trieves 1619" (Source BnF Gallica) de Jean de Beins (1577-1651) nommé "Ingénieur du Roi et géographe du Dauphiné et de la Bresse" par Sully en 1606, quatre ans avant l'assassinat de Henri IV.
En 1619 il n'y a pas de montgolfière ni d'avion, encore moins de satellite. Pourtant, à quatre siècles de distance, cette carte soutient la comparaison avec la photo satellite ci-dessous.
Les hameaux de La Jargne, Rives, Touage, Bongarrat et Tourres existent déja en 1619.
Remarquez que la route Mens-Saint Jean d'Hérans-Les Rives-Cognet-La Mure passe par le pont de Cognet, construit en 1605 en remplacement du pont romain.
Vue satellite correspondant à la carte de Jean de Beins.
Carte de Cassini : entamée en 1746 par César-François Cassini de Thury soutenu par Louis XV. Les
dernières levées datent d'environ 1790. Extrait de la carte de Cassini. Levés : 1768-1777 pour la feuille de Die (Source Géoportail).
Remarquez que la route Mens-Saint Jean d'Hérans passe par le collet d'Hérans et non pas par le col Accarias comme actuellement.
Carte d'État Major : Élaboré en 1816, le projet est sous la direction de l'Armée mais admet la coopération des administrations civiles (Forêts, Mines, Ponts et Chaussées). Les levés sont achevés en 1866.
La route Saint Jean d'Hérans-La Mure actuelle (D526) n'existe que depuis la construction du pont de Ponsonnas, pont suspendu en poutrelles métalliques en 1861, remplacé en 1942 par l'actuel pont en béton. La route Mens-Saint Jean d'Hérans passe encore par le collet d'Hérans.
Carte IGN
On peut remarquer, outre le nouveau tracé de la route Mens-Saint Jean d'Hérans-La Mure, la création de deux barrages sur le Drac.